L’inaptitude à la révolution… ou la dépendance consentie

Plus personne ne veut de la Révolution ! Non seulement dans ses formes frelatées et usurpées telles qu’on les a connues au cours du XXe siècle sous ces régimes totalitaires qui s’en sont servi pour séquestrer la démocratie et la liberté à leur profit… Mais même celle plus authentique, telle que théorisée dans l’idéalisme de leurs pères fondateurs (Lincoln, Lénine, Bolivar, Nasser, Khomeiny…).

Plus personne ne veut de la révolution… non seulement les classes dominantes ou moyennes, appâtées par le profit personnel, mais également les classes les plus pauvres et inéduquées qui ne voient même plus dans la séquestration économique libérale et les inégalités qu’elle entraîne, le motif d’une vraie révolte. Elles ne le voient, ou mieux ne le ressentent plus, par déficit d’idéal et d’idéalisme.

Car la modernité a accompli son œuvre : elle a arraché du cœur de l’homme l’élan d’exigence, en échange de la contamination des intérêts matériels… elle a abâtardi toute inspiration au profit des retenues sécuritaires, des appétits pulsionnels et des loisirs et divertissements addictifs.

Le grand renoncement tacite ou mieux la résignation, s’est faite d’elle-même de façon inespérée pour les possédants, à force de greffe de valeurs et d’objets-dérivatifs, capables d’abreuver les personnes, les couples et les familles, en leur donnant le change pour la course aux désirs à satisfaire, parce que bien matériels immédiats et tangibles…

… Les mesures soporifiques des aides accordées par l’État aux plus démunis ne sont-elles pas aussi un élément déguisé de coercition ou de modération à une potentielle révolte, sous la forme de « un tien vaut mieux que deux tu l’auras » ?

Aucune révolte de fond, aucune évasion contemplée désormais dans les sociétés dites avancées, à exception de la nouvelle utopie salvatrice de la décroissance écologique : juste la démagogie des miroirs aux alouettes dont publicité et la variété des marchés, suffisent à motiver et fédérer des individualités aliénées et humiliées… en simple quête d’une survivance plus colorée.

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Philippe Siméon / Fondateur – Contributeur

De longue date épris d’écriture poétique et philosophique, Philippe Siméon en a fait son intime priorité. Activiste culturel et artistique, il a été le fondateur et/ou membre du conseil de diverses et nombreuses associations & ONG internationales dans le domaine de la culture et de l’éducation.

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