Anthropologique

Si une quelconque mansuétude existait chez l’Homme à l’égard de son prochain, sa longue Histoire aux quatre coins de la planète en aurait laissé des traces mémorables ! Mais l’histoire humaine n’est ponctuée que de démagogie, de décisions cyniques et d’ambitions égoïstes… Elle ne s’est donc prolongée que de l’inépuisable corruption qui l’habite, de la profusion et de l’entropie de son mal. Une tragédie d’autant plus immorale, qu’elle se fait au détriment et à charge des innombrables cohortes d’innocents et d’ignorants impuissants… qui en sont le corps dolent. La dérive est la figure décidément caractéristique des phénomènes rattachés à l’aventure humaine ! Une espèce marquée par une sorte d’avarie, qui semble venir de si loin dans son histoire, sa tendance historique, qu’on peut en venir à douter qu’elle puisse n’être que conjoncturelle… mais bien au contraire en tout point endémique en sa nature-mère ! Or comme toute chose sur terre, cette dérive se fait entropique c’est-à-dire s’accélère telle une force gravitationnelle qui s’intensifie au fur et à mesure qu’elle s’éloigne de sa source et qu’elle se rapproche du point d’impact de son terme. Si telle fut sa modalité, jusqu’aux récentes caractérisations de dérives générationnelles de ladite modernité, ce n’est que tout récemment que sa force est rentée dans un autre mode et avec une toute autre intensité : celle que lui confère sa forme systémique. Entrée en résonance systémique, la dérive anthropologique a acquis une vitesse entropique évidente, bien supérieure à celle avec laquelle elle évoluait précédemment ! Désormais toutes ses tendances toutes ses pentes et incidences s’accusent et précipitent leurs effets, du fait de la systématicité des phénomènes, qu’elle raccorde toutes ses parties et composantes et les potentialise ! Son levier d’inclinaison est rapidement renforcé, accusant grandement l’avènement factuel des effets annoncé par ses tendances. Dans cet écosystème hautement entropique, ce qui aurait pu se maintenir en équilibre relatif dans l’orbite d’une même génération, n’y parvient même plus ! Cela génère dès lors de véritables phénomènes de mutation alvéolaire, c’est-à-dire des espaces personnels et sociétaux où un niveau d’intensité inédit remplace les modèles et références précédents, et installe / favorise de nouvelles règles comportementales et morales, qui établissent d’emblée de nouveaux standards fonctionnels empiriquement déterminés et homologués ?