Hormis sa clôture (ou le forfait) de longue date annoncée par les grands penseurs du XXe siècle (voire même de la fin du XIXe), la question qui se pose, rendus au terme du premier quart du XXIe, est, semble t-il, d’un ordre tout différent…
Est-ce que la pensée critique de fond, a encore à voir avec le défi des idées… ou aurait-elle plutôt à voir avec un autre défi, bien plus radical et sournois, non plus tant à l’égard du devenir de sa pensée, mais à l’égard du devenir de son espèce-même, telle qu’elle était conçue et représentée depuis l’origine, dans sa formulation héritée de sa Grécité fondatrice.
Si son défi, son sujet réel et son objet final, ne sont plus tant de l’ordre des idées, mais bien de l’ordre de quelque déterminant plus radical, cela n’est plus à considérer du domaine de la pensée philosophique, mais relève bien plutôt du champ anthropologique.
Compte tenu des formidables coupures épistémologiques provoquées par le devenir télescopique des sciences dures (quantique), des sciences humaines, de la biologie, de l’environnement, du tout technologique, de la planétarisation économique, de la globalisation entropique des phénomènes naturels et sociétaux, et même des modes de communications interpersonnelles… le à-penser n’est de toute évidence plus circonscrit au débat des idées, mais surpasse largement celui-ci, dans la mesure où il implique de front le vécu de l’espèce, en flagrante mutation de son paradigme… soit préfigurant une mutation de son ADN.
Désormais la Philosophie n’a t’elle plus qu’à céder sa place à l’Anthropologie… l’anthropologie réflexive ?