Les gens n’ont même plus besoin désormais de vivre leur vraie vie… !
On leur offre dorénavant de vivre la vie d’autres qu’ils peuvent choisir. Ils n’ont même plus besoin de l’imaginer, elle leur est versée, prête à consommer en flux continu, en une offre pléthorique de séries et de fictions audio-visuelles formatées pour être indécemment captivantes, pour des observateurs-spectateurs connectés à tous moments et sur tous supports ambulants.
Des histoires, une multitude infinie de récits anecdotiques qui mettent en scène des vies exaltantes (plus que la sienne), recouvrant l’action, les drames et les rêves que toutes les masses contemplent et envient, et que la société colporte non plus dans son subconscient, mais bien dans son sur-conscient, appétitif.
Cette emphétaminisation des frêles existences, leur est forcément une drogue… Comment revenir à sa propre vie, comment penser à inventer son propre devenir, quand on est plagié par des modèles et des idoles irrésistibles ? Cette énième protubérance de l’industrie des loisirs (ou de la diversion mieux que du divertissement) ne fait aujourd’hui qu’émerger.
Elle est appuyée et puissamment relayée par les technologies (3D, V.R, etc.) pour envahir l’espace intime et l’imaginaire de l’individu, jamais jusqu’ici sollicité aussi violemment et abondamment.
Une offre de produit, qui est une marchandise, tout sauf anodine ou inoffensive… mais qui construit des ramifications psychologiques explosives et tentaculaires… encore insoupçonnables quant au rôle qu’elles occupent déjà et occuperont d’avantage dans la refonte des idéologies générationnelles qui évolue à une vitesse exponentielle.
Un nouvel outil redoutable, outil de domination sociétale, politique et culturelle, armé de tous les conditionnements symboliques… pain béni pour l’hydre-système.